Dans un monde où tout va trop vite
Où l’on ne peut que s’en réjouir,
Je suis pour le progrès
Puisque tout a une fin.
Alors, alors, alors, je suis pour être contre, j’ai des millions d’arguments dans mes poches trouées, j’ai des tas de raisons de perdre la mienne, j’ai fait le choix de ne pas en faire, de ne pas m’en faire pour moi et de cracher, et de cracher, et de cracher.
J’ai fait le choix de souffrir et de faire souffrir les autres. Parce que rien n’est plus humain que la souffrance. Parce que rien ne rend plus heureux que la souffrance.
Dans un monde où tout va trop vite, j’ai décidé d’arrêter le temps, de l’arrêter au seuil de mon bonheur.
Si je suis un salaud ce n’est pas par la force des choses
C’est que j’ai choisi d’user de lourdes conséquences sans causes,
Je me sens bien comme ça, j’ai même l’impression de vivre
Vous voir me détester, il n’y a rien qui me rende plus ivre,
Et je me branle de vous voir vous masturber mutuellement
«Je t’adore, t’es exceptionnel, crois-moi, sauf que je te mens»
Alors j’écris pour avoir l’air intéressant, mais je me trompe,
Ce putain d’ego c’est comme une peinture qui s’estompe,
Oui je suis d’accord avec vous, je suis un génie,
Si génie il y a dans le fait d’être abruti,
Je vous vomis, mais ne vous inquiétez pas, moi d’abord,
Je vomis ce que je suis, ce que j’écris, ce que j’adore,
«J’ai senti dans ton texte un peu de tristesse, n’est ce pas ?
Tu as du talent, tu me touches» dommage que je ne te touche pas au foie,
Mais ce n’est pas grave, la vie continue et faudrait même que je m’éclate,
Je continuerai de me branler comme vous jusqu’au cancer de la prostate.
Dans un monde où tout va trop vite
Mon cœur a décidé de s’arrêter.
Et c’est tant mieux.