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 La Joie de mourir (Partie I)

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2 participants
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Mademoiselle H

Mademoiselle H


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Date d'inscription : 29/10/2006

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MessageSujet: La Joie de mourir (Partie I)   La Joie de mourir (Partie I) EmptyLun 30 Oct - 22:14

Ceci est le début d'une nouvelle, dont j'ignore encore le déroulement exact. Je publie cette ébauche de commencement pour me contraindre à poursuivre, mais j'y apporterai probablement quelques modifications...


***



Le soleil se noyait.

Une silhouette solitaire baignait dans les derniers rayons du crépuscule.

Auréolée des plis de sa robe blanche, elle dominait l’océan.

Ses pieds effleuraient le bord acéré de la falaise en surplomb, le vent s’imprégnait des boucles de ses cheveux.

Un sourire courait sur ses lèvres, illuminant son visage.

En bas, les flots apaisés caressaient calmement les rochers, dont la surface érodée semblait étrangement douce.

Lentement, comme si elle dansait, elle ouvrit ses bras, avec une grâce qui figea imperceptiblement le temps. Elle avait l’air d’un cygne sur le point de prendre son envol.

D’une impulsion décidée, elle sauta.

Elle ne se laissa pas tomber désespérément. Elle se jeta dans le vide, avec toute la force de sa jeunesse, comme on se jette dans les bras d’un amant.

Comme on embrasse son destin.


***



Lorsqu’elle ouvrit les yeux, la première chose qu’elle vit fut un plafond anthracite ; perdu dans des tourbillons de brume noirâtre ; dont émanait une sorte de fluorescence rouge. Le sifflement de vents violents propageait son écho dans un fracas assourdissant.

Elle demeura longtemps allongée, comme assommée, incapable du moindre mouvement ; fascinée qu’elle était par les étranges circonvolutions de ces nuages sombres et légers, qui ne semblaient pas suivre les caprices du vent. Parfois, des formes fugitives apparaissaient dans ce magma vaporeux, trop éphémères pour que la jeune fille pût tenter de les reconnaître. Pourtant, elles lui semblaient désagréablement familières… Sous son dos, le sol, régulier, était glacial.

Elle s’assit.

Elle se trouvait sur une place complètement vide, au centre de laquelle s’élevait une fontaine tarie. Tout autour, trônaient d’imposantes demeures, dont les fenêtres sans lumière ressemblaient à des yeux de cadavres. Leur architecture était somptueuse et régulière, leurs façades harmonieusement sculptées. La solennité baroque de ces bâtiments hantés de souvenirs témoignait d’un ancien faste ; et elle se surprit à penser que ce lieu, dans un passé oublié, avait probablement offert un doux séjour à ses habitants. Entre les maisons, de petites rues tortueuses serpentaient, perdues dans les ombres. Les bourrasques traînaient les squelettes désolés de feuilles mortes depuis longtemps. A intervalles réguliers, des arbres grimaçants étaient plantés en cercle, et leurs branches tortueuses grinçaient sous les assauts de la tempête. Ils étaient totalement dépourvus de feuillage ; leur nudité avait quelque chose de macabre et d’indécent.

Elle se leva, péniblement.

L’atmosphère était empreinte d’une lourdeur indéfinissable, qui ralentissait les mouvements et sabotait la volonté. A chaque inspiration, l’air empoisonné de ce lieu engourdissait les sangs d’une apathie somnolente, qui envahissait le cerveau comme une drogue corrosive.

Son regard s’attarda sur la fontaine, au centre de la place. Le bassin principal était circulaire, d’un diamètre assez vaste. En son centre, s’élevait la coupole d’un second bassin, plus petit ; qui servait de piédestal à une statue représentant un homme enlacé à une femme. Les visages des deux amants exprimaient toutes les douleurs de la passion ; il se dégageait de l’ensemble une beauté sombrement inquiétante.

Intriguée, elle s’approcha.

Sur la margelle de cet étrange monument, six masques de comédie étaient sculptés ; trois d’entre eux figés dans une expression de joie si intense qu’elle en était laide ; les trois autres dans un rictus de souffrances abominables. Tous avaient dans le regard une flamme sinistrement moqueuse, tous semblaient bien plus vivants que de simples bas-reliefs. Une eau marécageuse croupissait au fond de ce bassin, dans laquelle des algues chétives achevaient de se décomposer.

Elle passa la main sur le rebord de pierre, et la retira couverte d’une poudre noire. Elle constata alors que, par le passé, la pierre avait été blanche. Mais, à ce moment précis, tout, les maisons, la fontaine, les dalles couvrant le sol ; tout était comme couvert d’une épaisse couche de suie nauséabonde ; comme si ce vent qui ne connaissait de repos s’échinait à accabler la ville (car il s'agissait bien d'une ville) d’une poussière charbonneuse et collante. D’une poussière de mort…
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MaGe

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MessageSujet: Re: La Joie de mourir (Partie I)   La Joie de mourir (Partie I) EmptyLun 30 Oct - 22:18

Tu écris toujours aussi bien mais je maintiens que je trouve ça trop chargé de qualificatifs pour ma part. Mais bon... c'est excellent. Comme souvent.

MaGe.
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