Lorsque les mains
Tendues
Convoiteront nos cous,
Quand les ombres seront
Un feu glacial d’hiver
Entraînée par les pas
D’une danse à genoux,
Où seront nos demains,
Où seront nos hiers?
Les bunkers sont de chair,
Les cathédrales de cartons,
Et qui reste debout?
Et qui reste debout?
Je ne veux pas partir mais juste revenir, sur mes pas, sur les vôtres, et de loin (et de vous). J’ai des supermarchés dans mes mains, sous mes pieds, et vos crânes fendus me servent de panier. Tous, nous avons tous faim. Servez-vous et fuyez. Servez-vous et payez de vos vies la rançon.
Lorsque mes empreintes
Imprégneront vos lames,
Quand vos tempes seront
Des sujets d’autopsies,
Où soufflera le vent,
Où s’élèvera l’âme,
Où coulera la mer,
Quand tout aura périt?
Où ne suis-je pas né?
Où n’ai-je pas vécu?
Et qui y est resté?
Et qui y est resté?
La science des couleurs aux accents monochromes découpe nos années en mosaïques grises, teinte le ciel d’un bleu de douleurs et de cris et contourne le vent pour le faire insipide. Où? Où toucher le fond? Où dois-je m’arrêter?
Mais je continuerai à creuser vos bunkers. Je toucherai le fond, mais je continuerai.
Lorsque les mains
Tendues
Convoiteront vos cous,
Où seront vos hiers?
Quand les ombres seront
Ce qui reste de vous,
Où seront vos demains?