Couleurs insaturées.
Quel est ce doux frisson glaçant mon faible corps,
Qui froisse ma peau blanche et mes vieux souvenirs,
Et chuchote tout froid que j’ai eu tort encore,
De donner mon amour sans penser en souffrir ?
C’est là mon gros défaut : je ne suis qu’un rêveur,
Je crains le monde gris qui m’étouffe souvent,
Et j’arrive à saisir d'insolites saveurs,
Dans tout ce qui est noir et tout ce qui est blanc.
Mais l’amour me confond dans ses masques torrides,
Ses baisers sont, pour moi, de tristes mélopées,
Laissant mon cœur faner et mes esprits avides,
De plaisirs enfantins, innocents et aimés !
Où sont passés les jours de désespoir heureux,
Qui me faisaient écrire à même ma peau nue,
Ces jours où je trouvais mon cœur dans d’autres yeux,
Cherchant tout mon amour dans une âme inconnue ?
Je veux être anonyme au jardin des sourires,
Et je veux m’oublier, le temps d’une caresse
Contre le sein brûlant d’une sombre déesse,
Avant de m’en aller vers un autre soupir.
Je pense aux draps glacés qui, en deuxième peau,
Ont goûté les sueurs des ébats haletants,
Et aux doigts enlacés, au silence apaisant,
Comme des cris du cœur à l’absence des mots.
Quand nous voulions à deux, rien n’était nécessaire,
Tout semblait si futile à côté des parfums,
De ta peau découverte au tracé de mes mains,
Comme pour tatouer des frissons éphémères.
Néanmoins je suis seul, ton sommeil est lointain,
Mon corps blanc est gelé sous les souffles du soir.
Depuis que mes esprits se sont perdus d’espoirs,
Les tiens se sont épris de ce gris que je crains.
MaGe. 7/03/2007