Dictator's Shit
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 Chapitre I : Hazoref Krial. (première partie.)

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3 participants
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MaGe

MaGe


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Date d'inscription : 28/10/2006

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MessageSujet: Chapitre I : Hazoref Krial. (première partie.)   Chapitre I : Hazoref Krial. (première partie.) EmptyDim 29 Oct - 12:56

(Pas pu tout poster pour cause trop grand texte erf)

Chapitre I : Hazoref Krial.


Année 2520. Environ.

La grille semblait plus grande aujourd’hui, ses lances d’acier bleu qui tutoyaient le ciel avaient poussées. Enfin c’est ce qu’il aurait voulu... Donc c’est ce qui était. Il avait toujours vécu ses rêves comme des vérités qu’il était le seul à percevoir. Et que cette grille change, au moins une fois, en mal ou en bien, était son plus grand désir. Mais il savait, au-delà de toutes ses illusions enivrantes que ce n’était pas le cas. La grille ne changeait pas.
Elle ne changerait jamais.
Lui, changeait tout le temps. Un temps prêtre, le vœu de chasteté ne lui avait pas été bénéfique. La frustration était telle qu’il avait quitté l’ordre. De toute façon Dieu ne l’avait jamais compris s’était-il dit alors. A présent il était psychologue. Enfin pas vraiment. En définitive, il ne savait pas ce qu’il faisait ni même qui il était. Mais il s’en fichait. Seule la flamme importait.
La flamme : Cette lueur indescriptible dans les yeux des paumés qu’il aidait. La chercher, c’était sa raison de vivre, son vice et sa BA forcenée. Il ne le faisait pas pour les Moutons et encore moins pour le Berger, il donnait toutes ses forces dans ce combat, pour lui-même. Il redonnait de la vie aux autres, pour lui-même. C’était l’égoïste le plus humanitaire qu’il puisse exister. Il s’enorgueillissait pour ça. Jusqu’à overdose.
Et des yeux éteints, il savait où en trouver. Par centaines. Par désillusion : En taule.
Vous savez, la ville importe peu, le nom de l’établissement encore moins. La prison, c’est le produit que l’universalisation a le mieux touché, c’est partout pareil. C’est froid, inhumain, hypocrite. Et le plus affreusement comique, c’est que partout où il y en a, les directeurs « cravate-sourire » vous diront que tout baigne chez eux. Et c’est vrai : 1500 détenus dans un complexe qui ne pouvait en parquer que 800, donc, près du double autorisé, c’est deux fois plus de salive, pendue aux lèvres décharnées de pauvres types qui regardent le soleil, à travers des barreaux, se moquant : « Crevez, bandes de merde, moi je renais tous les matins ».
Tout baigne.
La peine de mort avait été rétablie en 2350. Non, il n’était pas né alors. Il était au stade génétique, perdu quelque part dans le futur de deux sexes. C’était la bonne époque. Et puis il y eu ce jour-ci, spécial comme aucun autre, celui où il était né. 42 mai 2487. Année pourrie, comme toutes les autres évidemment, mais celle-ci puait encore plus, car la Presse Magma avait publié un scoop... non. Le scoop : La Terre dépérissait en un déchet en voie d’extinction. Les ressources les plus communes n’existaient plus que dans les fichiers d’Histoire. Mais l’espoir persistait. C’était fameux à quel point les crétins humanoïdes pouvaient trouver de l’espoir quand tout sombrait inévitablement. Cependant et ce, contre toute attente, le 24 août de la même année, des forces armées écologiques détruisaient les seules complexes colons que les scientifiques avaient réussis à maintenir sur Mars. Charges nucléaires. 17000 morts dont 37 terroristes. C’est à cette date précise que même les plus optimistes préparèrent des seringues mortelles à usage unique. L’espoir appartenait au passé.
Il vint au monde, puis vécu.
Aujourd’hui. Il pleut, comme plus de 450 jours par an. Il fait froid, comme il fait froid depuis que l’orbite de la Terre a changée. Les savants de l’époque préconisaient le calme et la réflexion aux conclusions hâtives. Lorsque le Journal Magma publia des mails confidentiels que des hackers journalistes parvinrent à intercepter, des milliers de manifestants envahirent les centres de recherches astronomiques. Trois des sept savants responsables furent exécutés.
Alors la dérive n’était pas seulement astrale, mais également humaine. L’ère de la Folie débutait.
Lui s’en contrefichait. Seules importaient les gouttes de pluie qui s’écrasaient sur ses lunettes. Sa vue était très bonne mais il en portait, parce que ça faisait classe. Il se savait superficiel et il cultivait ce genre de détail, puisque au-delà de cette façade se tenait un trentenaire fragile et fatigué. Il ne voulait pas que son sommeil soit de nature dépressive. Son épais manteau caressait la neige a chacun de ses pas, son souffle peinait à sortir du doux confort de ses poumons brûlants.
« Lui » portait même un nom : Hazoref Krial. Haz pour les intimes et pour les autres aussi, son prénom étant trop long pour que quiconque s’en souvienne. Le teint blanchâtre, des sourcils fins, des yeux sombrement dangereux et une fissure en guise de sourire, achevaient de le rendre plus agressif que beau. A l’époque de la mode homosexuelle, il était un des rares résistants de la secte hétéro.
Pendant qu’il étudiait pour la énième fois la facture industrielle et utilitaire des grilles d’acier bleu, le gardien se décida enfin à le faire entrer. Haz ne l’aimait pas et tout bien réfléchi, c’était largement réciproque. Les gens rechignaient à lui adresser même un regard, comme si sa dévotion envers ceux qui n’ont plus de la vie que le passé, se propageait par voie oculaire. C’en restait toujours comique, même après des années d’exclusion volontaire. Certains l’appelaient l’Etranger, venant d’une sorte de race à part, tombée d’on ne sait où, qui avait la folie de chercher le bonheur des autres avant le leur. Des cas sociaux voués au suicide dans la plupart des cas.
Seulement lui ne mourrait pas. Et cela faisait quatre longues années qu’il venait à Joseph, centre pénitencier perdu sur Continent Un. Inlassablement, les politesses exigées s’échangeaient dans la plus indifférente habitude.
- Monsieur Krial. Que Darik veuille bien veiller sur votre Sursis.
- Gardien Jahr, la voix de Darik est infinie. Puisse-t-elle vous toucher.
Le monde entier gravitait autour de Darik. Bien que l’espérance de vie ait augmentée de manière significative depuis que l’air fut biologiquement modifié, atteignant en moyenne, 70 années du nouveau Calendrier Magma, c'est-à-dire 115 années du calendrier chrétien, Darik était au pouvoir depuis plus de 300 ans Magma... Il était la pensée, la loi, le futur et l’Histoire de la Terre. Peu de personnes avaient eu affaire à lui, du moins, pas à la connaissance d’Haz. En fait, les gens préféraient éviter d’en parler ainsi que de tout autre chose se rapportant au gouvernement en place. Le concept de traîtrise avait été éradiqué jusqu'à son concept et les humains ne cherchaient même plus à savoir... Chacun vivait sa longue et morne vie sachant que les guerres et les épidémies, les crimes et les maladies n’existaient qu’en données dans des banques privées de l’Empire.
Pendant que les lourds barreaux reprenaient leur place ordinaire, Haz avançait le long d’un chemin qu’il avait assez parcouru pour que l’épaisse couche de neige ne puisse l’égarer. Il s’amusa à détailler le paysage pour chercher un changement, même infime. Les jardins blancs s’étendaient dans un silence de mort, des allées d’arbres artificiels mimant des squelettes dansant sous les tempêtes nordiques. Les murs d’enceintes étaient hauts de plus de 30 mètres, de telle sorte que les gardiens aient le temps d’abattre n’importe quelle cible tentant l’escalade. La précision méticuleuse qu’il avait fallu aux architectes pour estimer la hauteur correcte, en considérant la vitesse d’un détenu et la maladresse au tir d’un gardien faisait sourire Haz, pensant que leur monde n’était plus qu’une affaire de chiffre maintes fois recalculés pour éviter toute dérive sociale... c’en devenait sensuel de précision.
Ses pas le guidaient sans qu’il réfléchisse un instant au parcours tant de fois exécuté. Il adorait ce moment de calme, la nature reprenait ses droits à travers son expression artificielle... Haz ne s’ennuyait jamais d’étudier son environnement, comme s’il cherchait quelque chose, à l’affût du moindre détail imperceptible pour un autre que lui. Quand on lui demandait la raison de cette constante vigilance, il répondait qu’il s’amusait à contempler les beautés alentours. Bien sûr, personne n’en ressortait persuadé, pas même lui. Il hâta le pas, la flamme l’attendait.
Une longue volée de marche centenaire lui donnait accès au premier palier. Il fallait compter environ 5 minutes pour atteindre l’entrée principale de la prison. Chaque mois il faisait l’exercice en trottinant, sans paraître un tant soit peu essoufflé au bout de sa course. Sa forme physique le fascinait chaque fois plus. Contrairement au reste du complexe, le bâtiment de détention était un cube noir géant. Plus de 30 mètres de hauteur, taillés dans la Tamanre, alliage de plastiques, métaux et poudre de diamant à l’aspect marbré. La porte n’avait pas de poignée, elle n’en avait pas besoin. A l’instant où Haz foulait la dernière marche de l’effrayant escalier, elle coulissait déjà pour lui laisser la voie libre. Il était connu ici et bien plus encore ; On le respectait.
En prenant une dernière inspiration faussement naturelle, il franchit le seuil de la taule dont la chaleur était presque étouffante. Les drones d’aération ne parvenaient pas à dissimuler les relents de sueur, le silence s’étendait comme un brouillard abominable que perçaient parfois les voix timides des gardiens en poste. Etant familier de ce manque de bruit, les hommes en arme l’agaçaient ; Ces deux grands abrutis pleins de muscles brisaient la sérénité du lieu. Il y avait ici des condamnés à mort. Des rebus de justices, des porcs sans nom, des Satans miniatures jouissant des souffrances infligées à leurs contemporains, bref, des anti-héros de la société Magma. Dès l’instant où les deux hommes virent l’étranger, ils accoururent pour l’escorter. C’était une façon comme une autre de tuer le temps. Aucun mot ne fut échangé, chacun dédaignant l’autre avec une indifférence magistrale. Haz savourait ces moments, ils lui montraient que l’humanité le détestait, donc qu’il était différent des autres. Et ça, ça n’avait pas de prix.
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MessageSujet: Re: Chapitre I : Hazoref Krial. (première partie.)   Chapitre I : Hazoref Krial. (première partie.) EmptyDim 29 Oct - 21:02

Haz me fait penser à un auteur génial ...
Erf, je ne donnerais pas de noms !
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MessageSujet: Re: Chapitre I : Hazoref Krial. (première partie.)   Chapitre I : Hazoref Krial. (première partie.) EmptyDim 29 Oct - 22:54

"La flamme : Cette lueur indescriptible dans les yeux des paumés qu’il aidait"

Je me demande bien qui sont ces paumés..
Je lirais la suite plus tard mais oui Haz..me parait familier,
450 jours par an c'est énorme...
Plus que le 42mai...
Ou tout est égal à la folie..

J'aime.
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