Sur tes sables, moulants.

J’ai écrit, à l’encre blanche mille fois ton nom. Et puis encore plus. Quand tu me caressais lentement de ta fraîcheur, voyais tu mes yeux qui frissonnaient ? Et quand sur mon corps, je portais la nuit encore, les stigmates de notre fusion, entendais tu mon cœur qui battait ?
Quand je rêvais, à âme perdu, de ta couleur si pleine, et de ta platitude enivrante sentais tu seulement mon souffle paniqué dans l’ombre de la nuit ?

Ce soir. Je suis assis en face de toi. Pour un moment, intense et immortel, en tête à tête. La Lune t’éclaire, mais traîtresse comme elle est, elle n’éclaire qu’une maigre partie de ta vaste surface apaisante. J’aperçois des êtres funestes qui écoutent l’écho de ton chant jusque dans la rue, ils ignorent sa puissance lorsque l’oreille est perdue dedans. Lorsque je suis perdu dedans et qu’enfin je le ressens ce chant qui résonne sous l’esquisse de tes formes. Ces formes que je n’aperçois qu’à peine sous les yeux des étoiles. Bien trop peu. Malheureusement.

Puis tu t’adoucis. Quelque fois. Tu t’éloignes lentement de moi, comme je fuis le rationnel. Comme je fuis l’avenir. Comme je fuis la vie.
Tu t’éloignes lentement de moi. Et tu stagnes. À quelques centaines de mètres. Tu danses doucement avec l’horizon.

Je suis toujours assis, à pleurer.
J’attends que tu me rejoignes. J’attends que tu me reviennes.
Que tu m’offres un de ces crépuscules. Qu’enfin tu caches le soleil sous ton corps.

Toi, la femme de ma vie.
À toi l’océan.

Que je chéris. Et que je chérirai, encore. Et sûrement toujours.
Ma mer. Mon repère.