Acte 1, scène 1
L'IMPOSSIBLE, L'INFINI.
* Personnages :
- Flagrant : l'absurde et pourtant...
- Absurde : maniaque flagrante...
* Lieu :
- Bibliothèque cérébrale.
* Observateur de la scène :
- Un neurone égaré dans un rayon de vie en bibliothèque.
- Pour passer son temps avant qu'il ne le trépasse...
Le neurone se pose de drôles de questions non existentielles.
[Frappé d'un coup violent à la tête par une chute de livres en rayon, il reste inconscient quelques instant.
Lorsqu'il se réveille, ses contours cérébraux s'animent, deux personnages se dessinent... ]
[Flagrant posé sur un guiness des records s'entretient à l'idiotie pendant qu'Absurde tente de le raisonner]
Absurde :
- Vas-tu t'arrêter ?
[Flagrant ignore volontairement l'inutile de la réflexion]
Flagrant : Mais non écoute moi ma déesse !
C'est l'histoire de deux petits
[Absurde décontenancée de l'air effronté de flagrant]
Absurde : [hurlant à faire chavirer un vaisseau sanguin] Stop!
Je t'ai déjà dis d'arrêter de nous planter en décor carambar,
Ta connerie semble résonner l'illimité mon cher..."
[Flagrant enlève son masque de futilité et amène celui de la presque raison à son visage]
Flagrant : [d'un ton doux] Mais très sombre amie, pensais-je donc encore de travers...
Moi qui ne vis que pour distraire votre univers, me voilà encore une fois agressé...
Un jour j'abandonnerai, votre sérieusité m'afflige...
Nous tentons vainement de nous combattre depuis tant d"années...
N'avez vous donc toujours pas compris ?"
[Absurde se sent terriblement déstabilisée. Les mots de Flagrant lui sont presque compréhensibles]
Absurde : [offusquée d'avoir saisi les propos]Mais parler moi en français !
Je ne me ferais jamais à votre folie envahissante.
Comment ça n'ai-je donc toujours pas compris ?
[il me dit ça à moi !]
Je vous signale qu'à l'étage compréhension, vous n'êtes pas chef des rangs.
Lorsque votre grain vient s'y méprendre mon désert en tremble.
[Absurde s'emporte] Oh oui ! ce que je vais dire n'est pas exagéré.
Quand votre folie tourbillonne mes pages...
Ce sont mes livres qui en perdent la raison.
Vous n'avez de cesse de bousculer le travail que je mets tant d'ardeur à vouloir ordonné...
Et de ça en plus vous osez me demander si je comprends...
[Absurde accuse Flagrant en le pointant du doigt]
Mais oui bien sur j'ai tout saisi de notre combat, vous devez mourir pour que mes chapitres survivent."
[Flagrant fait tomber sa presque raison pour se revêtir à l'ironie]
Flagrant : [dépité de la scène] C'est donc bien ce que j'y observais depuis tant d'années creuses.
La pensée cri trop souvent, trop tôt et avec encore un trop de prétention la fausse vérité.
Elle la hurle même si fort que tout le monde peut l'entendre !
[Flagrant frôle tendrement de son rictus l'épaule d'Absurde]
Ma chère vous n'avez saisi que le contenant mais pas son contenu...
Votre intelligence limitée me fatigue,
Je pars me reposer loin de vous au chaud des nouvelles transrêvedélirantes..
[Il adresse un dernier regard à Absurde, une lueur de compassion s'y dessinerait presque à bien y regarder.]
Tentez donc de réflexionner encore vos maux et puis rangez les biens dans vos casiers d'acier !
Ceux que vous nommés la tristesse, l'amour, l'amitié !
[ses yeux s'attendrissent brusquement, mais la voix s'enflamme]
D'ailleurs je ne saisi toujours pas votre obsession de toujours vouloir y trouver un nom.
La catégorie "autres" elle respire ma bonne porte pour y mettre le mixage d'une mosaïque d'émotions !
L'"autre", tu sais c'est elle la clef, celle qui ouvre à la raison.
Bref mademoiselle !
Une fois relaxé, je vous reviendrais en forme, aujourd'hui je n'étais pas à mon affaire !
[Flagrant quitte le cerveau laissant Absurde à son travail : organiser le bordel en rubriques diverses.]
[Le neurone qui vient d'observer la scène se sent terriblement désorienté comme trahit dans son intimité.
Lui qui depuis sa naissance se croyait unique, avait cultivé l'égocentrisme à outrance !
Et maintenant,
Maintenant,
Il venait de découvrir que l'unique incluait la diversité...]
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