Et le triste corail qui s'ébat sous les mers...

Et le triste corail qui s’ébat sous les mers…

Puisque tu t’es vendu aux nymphes du silence
Au prix de quelques traits sur un papier jauni ;
Qu’elles ont infecté du poison de leur danse
Le souvenir bleuté de nos corps réunis ;

Puisqu’au creux de leurs bras, sous leurs lèvres spectrales,
Tu as désincarné les lueurs de mon nom,
Offrant ton âme floue à la transe infernale
Que distillent les yeux de ces tristes démons ;

Puisque tu as choisi d’étouffer dans la cendre
L’espoir de voir un jour frissonner le néant,
D’oublier que nos sangs ont le pouvoir de fendre
L’épaisseur de la nuit, juste en se mélangeant ;

J’étranglerai ma voix dans le jour qui s’achève,
Je n’appellerai pas ton souffle près du mien ;
Mais longtemps ton regard glissera dans mes rêves,
Longtemps je garderai tes mots contre mon sein.

Ne me demande pas d’oublier que ta vie
S’est emmêlée un soir à mes reins enivrés ;
Ne me demande pas d’assassiner l’envie
Que j’ai de m’évanouir, là, entre tes baisers.

09 avril 2007