Haïku des morts. (ramassage à la pelle)

Haïku des morts.


Ton sourire est un charme à ce cœur aboli,
Battant si faiblement dans mes yeux entrouverts,
Comme un oiseau sans cage aux couleurs dépolies,
Par la chute d’un cil au glas d’une paupière...

L’image d’un amour n’a de sens pour aucun
Hormis celui qui donne et celui qui reçoit,
Le son de mon esprit n’est fait que pour le tien,
Le rire de mon cœur n’a de but sinon toi.

Voilà les mots secrets que je garde en mon sein,
Volés par le papier quand je n’y pensais plus,
Ma lèvre sur ta lèvre et ma peau sous ta main ;
Un brasier de lumière après qu’il ait tant plu.

Mais ce bel arc-en-ciel est un plaisir qui fane,
Un mensonge aquarelle aux couleurs éphémères,
Qui marque la rétine avec le fer profane,
D’une illusion diptyque et de tristes chimères.

Pourtant je suis heureux, le monde est un miroir
De ce que nous offrons à sa terre fragile,
Alors je ris toujours, souvent de désespoir,
Mais tromper l’univers comme l’homme est facile.

Bientôt je vais mourir.

Mais ça ne m’effraie guère.
J’ai passé tout mon temps dans la sincérité,
J’ai attendu demain sans oublier hier,
La paix de mon esprit que j’ai tant méritée.

MaGe. 8/03/2007