Passées

Passées

Te souviens-tu, parfois, de toutes ces promesses
Que brûlait le silence au feu de nos regards ?
Des frissons échangés au creux de nos détresses ?
Tu devais m’enseigner les nuances du noir…

En ces heures d’or blanc où nous n’étions plus sages,
Mes neiges s’oubliaient au vin de ta chaleur.
Nos ciels étaient zébrés par les mêmes orages ;
Nos pleurs étaient amants, nos peines étaient sœurs.

Pourtant, tu n’as pas su lire à travers mon sang
Que je t’offrais, transi, sur un plateau de verre ;
Tu n’as pas vu mourir ces vertiges dansants
Que ton souffle injectait juste sous mes paupières.

Comme il est loin, ce jour où ma pudeur a fui,
Sous un rideau de pluie – ou étaient-ce mes larmes ?
Ce jour où mon espoir s’est habillé de nuit.
Quand l’amour est tari, le temps brise ses armes.

Le sommeil ne vient plus sous mes draps métalliques
Depuis que nous avons cessé de jouer à Dieu.
Nos accords ténébreux me hurlent leur supplique,
Ma lèvre brûle encor de ton baiser d’adieu.

Tes cheveux, sous mes doigts, glissent comme des lames ;
Notre dernière étreinte est figée dans le fer.
Tu croyais en nos âmes ?
Je crois en nos jachères.

07 mars 2007