Elle courait dans un chant d’orties,
tatouant la plante de ses pieds
d’un rire qui saignait.
Cheveux au vent,
sourire aux lèvres :
bohème parmi les bohèmes,
faisant tourner ses haillons jusqu’au ciel
en danseuse des toiles filantes…
Et le fado coulait de ses yeux
comme une eau-de-musique,
un fleuve maquillé de nuit.
Le silence est un cri trop lointain.
Ses cils brillaient
de notes restées suspendues.
Elle courait,
cheveux d’orties au levant, bohème
d’un sourire au loin, teint ;
tatouant ses rêves de fado
au ciel maquillé d'ennui.
Et ses cils saignaient de six lances...
Cheveux au vent,
sourire aux lèvres :
elle est morte depuis toujours
comme si c’était hier.