Ô Rageuse
Le vent qui éparpille le sommeil des arbres
Ou le chant des moteurs rongeant la route
Me chahute.
Et abritée par un morceau de vie,
L’usure de mon parapluie grimace à mes hanches d’embryon
Qu’elles ne grandiront plus d’attente
Mais sous les doigts grêleux d’un vol de passage.
C’est une rafale clandestine qui viole mon ombrelle
Pour une lévitation, un temps-pore-air, un tempo-aile.
Et mes mots virginaux, et mon nom anonyme
Crachent leurs premières eaux
Sur mes routes oculaires à la gorge crevée d’acide
(Elles ne sont plus aveugles, seulement perméables à ma fuite pluvieuse)
Ce sont mes poumons, apaisés de naître encore, qui pleuvent d’orgasme.
Personne ne me poursuit, et je ne suis que moi
Je fais la guerre à mon ôte-forme pour qu’il se hérisse de joie.
Ma tempête orgueilleuse, mets-toi mort faussée
Que gronde l’amour pour cette peau qui m’efface
Qu’enfin j’inonde mes corps de buées étrangères
A en gommer le monde.
Après la nuit, le faux temps pour mes yeux
S’habille d’hirondelles en me charmant un peu.
Mes pas interrompus, au sol, restent là où j’allais.
(Ce n’est plus mon cœur qui bat mes tempes)
J’ai hissé mon traîneau de reine pour mieux baiser vos crânes
Et la débauche de cet interminable horizon
Me fait sourire en pointillés.