Incorporelle

Je suis l’intemporelle absence de ton corps
Encore à cœur ouvert.
Je suis l’incorporelle attente de ta mort
En corps à corps sous verre.
Si les technologies de nos sexes lassés
Se trouvent enrayées,
Sublimons nos défauts sur du papier froissé
De traits fins effrayés.

Surréalise-moi, peins-moi de ta poitrine
Et allonge ta peau sur le lit de la mienne.
Ta langue insolente, sous le feu des canines,
Brûlera les planches de notre mise en scène.

Je veux boire l’alcool qui coule de ta bouche,
Aspirer le venin que tu craches des yeux,
Embrasser les lèvres d’une lune farouche
Et sculpter des ongles tes doigts comme des pieux.

Laisse saigner la plaie depuis longtemps fermée
En goutte de tempête.
Laisse baigner nos bras dans nos hanches germées
D’une nuit incomplète.
Je suis l’intemporelle absence de ton corps
Encore à cœur ouvert.
Je suis l’incorporelle attente de ta mort
En corps à corps sous verre.