Sans concession

Sans concession

Mes colères tissent leur toile à travers ta cage thoracique. Accrochées à ma peau, des mouches anémiques. Des mouches. Des mouches aveuglent ma fureur.

Assourdie… Tes gènes crissent sur mes axones…

A en hurler. A en hurler. A en hurler.

(Tu tournes dans mon estomac… je vais vomir… je vais vomir…)

Il ne manque qu’un « r » au mot pour qu’il ait le pouvoir de lacérer ta nuque. Il ne manque qu’un « r » au mot pour que ton prénom pourrisse dans ma bouche, et que mes molaires criblent tes joues.

Un « r », et tu n’es plus qu’un sacrifice sur l’autel putréfié de la haine.

Un « r », et je dévore la viande de ton âme. Et tes nerfs se coincent entre mes incisives.

Un « r », et les corbeaux nécrophiles violent tes os (ton regard en pâture aux embryons de mes vautours).

Un « r », et j’épelle lentement tes convulsions violettes, en décalquant les contusions de ma langue (quand l’encre est le bourreau et que je suis Torture).

Un « r », et cette feuille est le charnier par lequel je renais. Debout sur tes membres arrachés, debout sur ton sexe mutilé. Debout, je piétine ta semence figée…

« R ». Cette lettre qui calcine l’intérieur de ma gorge, ce scalpel qui dissèque ma trachée. Une larme chauffée à blanc le long de mon œsophage.

« R ». Un revolver fiché dans ma tempe et mes ongles qui fouillent entre tes viscères.

« R ». Un psoriasis coincé dans les intestins de mon hurlement.

« R ». Le seul rempart entre toi et ma rage.

Sans concession.

Tes chromosomes. Une mélasse gluante, un mazout qui parasite les pores de mes cellules. Un caillot de sang accouché entre des lèvres fendues.

Tes chromosomes. Ta crasse molle. Grouillante. Tes chromosomes. Tes veines noirâtres à travers mes muscles distendus. Un ver noué autour de mes tendons tranchés.

Te détester à en crever. A t’en crever les yeux.

Mo(R)t. Mo(R)t. Mo(R)t. Mo(R)t.

MEURS !

(Tout ton sang dans une seule lettre...)

Tu regretteras de ne pas m’avoir au moins appris à pardonner.

c'est sublimement violent...une rage une telle haine...ça m'donne envie de gerber les gènes de mon père!...

j'adore ce passage si troublant...ça me carnivore les yeux rien qu'à le relire putain!...

Un « r », et je dévore la viande de ton âme. Et tes nerfs se coincent entre mes incisives.

j'ai aimé ce cannibalisme... viscéralement nécessaire pour exorciser sa haine...

merci pour la dégueulasse jouissance que j'ai eue à te lire...

Je me doutais qu'il te plairait. Et que tu le vivrais avec moi. Alors merci...

c'est pas pour être relou mais moi j'accroche pas. j'ai l'étrange sensation qu'il manque quelque chose et que tu en as trop fait. paradoxal, non?
mais si je devais trancher je dirais qu'il y en a trop. désolé de dire ça sur un texte très personnel...

Même chose que Oz, il y en a trop, beaucoup trop, mais l'écriture passionnelle offre souvent ce genre de caractéristique (je ne veux pas utiliser le mot "défaut")

"Il ne manque qu’un « r » au mot pour qu’il ait le pouvoir de lacérer ta nuque. " ça c'est assez génial, mais l'image perd son sens puisque tu la répètes encore et encore, comme si, finalement, tu avais trouvé une idée intéressante et que, de peur de faire moins bien ensuite, tu l'avais répétée, c'est dommage.

Enfin, j'ai du mal avec une violence aussi pure et crue, peu de poésie ici finalement, juste un reglement de compte... peut etre faudrait il songer à distancer cette douleur pour en faire quelque chose de magnifique... Je t'encourage a continuer d'écrire sur ce sujet pour parvenir a quelque chose de plus... vivant en fait.

Je t'aime ma chérie. I'm always here for you.

alors là je ne suis pas du tout d'accord avec vous!...
pourquoi la poésie devrait être belle , magnifique?le cru le vivant le réel crasseux l'immonde eux aussi ont le droit à une poésie!cela reste juste une histoire d'affinité et d'émotions perso...moi j'aime les écorché(e)s qui crachent leur douleur dans des émotions violentes voire parfois abjectes mais elles sont vivantes au moins même si elles te crèvent!

ce texte je l'ai trouvé en 1ère lecture immonde...limite gerbant...et puis à la 2éme j'ai ressenti autre chose après le dégoût ... une haine qui est en moi depuis de nombreuses années et qui y sera jusqu'à la fin je suppose...cette partie de moi que je rejette...qui me rejette...ce père...et moi aussi je voudrais le vomir tellement je lui ressemble année après année...je le hais "de m'exister"...le miroir d'alcool d'instabilité sentimentale de solitude enfin tout le bazar quoi...

ce texte je l'ai ressenti ainsi mais c'est mon histoire et celle de sandra je ne la connais pas mais je connais ces mots-là...

la poésie c'est beau aussi quand elle vient chercher ton néant avec des mots des phrases aussi ignobles que lui...

désolée il fallait que ça sorte parc'qu'on peut pas dire des trucs pareils sur cette douleur...

yeux de lune...non rien...tu dois savoir...

on n'a pas dit que la poésie devait être belle, il n'y a qu'à lire la "mienne" pour s'en rendre compte.
mais là, je trouvais juste que certaines images sont de trop.
il n'y a pas de raison d'être d'accord ou pas. ce sont des ressentis personnels.
j'ai pas dit que c'était pas beau. j'ai dit qu'il y en avait de trop.
et "beau" ça veut rien dire

pas d'accord non plus avec toi (en réponse a RS), la poésie n'est pas faite pour gerber quoi que ce soit, elle est faite pour sublimer, imager cette gerbe, en bien ou mal, en beau ou moche, qu'importe, mais ce n'est pas du cru la poésie telle que je la conçois, c'est un travail d'images qui peut être instinctif bien sur mais c'est de l'image, ce n'est pas du jeté. C'est un tres bel exutoire que j'ai lu, mais pas de la poésie dans son ensemble, bien qu'il y ait des passages de tres bons niveau , harmonie oblige.

la question c'est plutôt "c'est quoi la poésie?"...pour moi elle n'existe pas que dans les bouquins...j'en ai une vision très très large...elle va d'un sourire de mon enfant à une aire d'autoroute ou encore vos leurs textes...

la poésie?c'est celle que je m'invente mon très cher panteradream

elle est faite pour sublimer, imager cette gerbe, en bien ou mal, en beau ou moche, qu'importe

moi je les ai trouvées sublimes et dégueulasses les images...et la poésie n'est pas que image elle peut aussi "parler la vie"...

toi moins et oz aussi...normal non? nous ne sommes que des êtres humains différents avec leurs propres histoires émotions vécus..etc...peut-être ai-je été virulente mais c'est que ce texte me reflète et il parle pour moi...

moi je trouve ça plutôt positif tout ça...ça veut dire qu'on ne ressent pas la même chose alors je me laisse croire que je suis (un peu...) unique...(égo grandissant qui de temps en temps a besoin d'auto-encense.. )
je fais de la poésie de rue moi m'ssieurs!

chouchou t'as raison "beau" ça veut tout dire...