Depuis la terre.
Les sanglots de l’hiver ont couvert ma pensée,
Et, sous les draps blanchis de neiges enivrantes,
Je croyais percevoir quelques plaintes navrantes,
Emerger de la terre - et là ! - Se disperser.
J’étais assis au sol, ne souffrant plus du froid,
Mon sang avait glacé mes veines entrouvertes,
Et ma peau, de cristaux, s’était aussi couverte,
Plongeant mon âme entière en un terrible effroi.
Mes remords n’étant plus que cendres de mémoire,
Je passais sur hier un fil mince et tranchant,
Déchirant l’innocence en éventrant l’enfant,
Je brisais de mon être un sublime miroir !
C’est alors que, transis, j’entendis l’impossible,
Des voix naissaient du sol et, chorales funèbres,
Venaient blâmer mon corps de toutes leurs ténèbres,
Et transpercer mon cœur pourtant inaccessible !
Je pensais tressaillir sous leur bruit infernal,
Hélas ! Je ne mourrais que de ma pauvre main,
Et seules leurs douleurs, par le souffle hivernal,
Parvenaient de ces morts qui rêvaient d’être humains !
6/01/2007