La poudre aux illusions...

Ce soir je vais peindre du rouge aux lèvres,
Dissimuler,
La pâleur qui les obsède,

Je vais poudrer mes yeux à l'illusion,
Masquer,
Mon bal sera faussé,
Ma danse à ton reflet sera truquée,
Mouvement sur un pied,
Tourne dans le vide, respire ma bancalité,

Mon émail grincera quelques sourires,

Que tout cela m'est pathétique,
D'en être rendu à sortir comme pour me travestir !

Quand dans ce corps tout vie la mort,
Alors dans un dernier effort on se ment encore,
On se fait à l'image qu'il faut endosser pour se confondre au décor,

Oh mon miroir !
Même quand tu me dis belle j'en pleurs,

Oh mon horreur !

Tu déforme mon intérieur en vomissant mon dehors,
Un jour se feront-ils osmose,
Pour que les "eux" admirent un peu la mascarade,
La malade,
Ma psychopathe,

Ce soir je vais colorier si fort ma peau pour dégrader ses peurs,
Que votre indifférence s'élèvera à la bonne hauteur,
Celle qui fera face à ma douleur,

J'irais danser à votre bal des ratés,
Et vous verrez comme je suis belle,
Oh oui ! L’admiration fera des étincelles !

Quand le roi me fera sa parade,
A coup de pas d'imbécillité, bas d'originalité,
Alors je me laisserai folle ment charmer,
En m'efforçant de ne pas voir,
Occulter ses niaiseries usées,

Oh oui mon roi que vous êtes beau !
Le psyché vous ment mes regards.

Oh mon roi je vous prends comme cadeau !
Je croque la pomme empoisonnée !

Oh oui mon naïf que vous êtes aveugle !
A mon air révolté, mes yeux effrontés.

Si je me plie à votre lit volonté ce soir,
C'est uniquement pour démaquiller mon intérieur,

Mais oui mon tendre calmant,
Mon traitement placebo,
Ma prescription à la surdose d'un manque de pot,

Arrachez-moi ce trop de pudeur,
Enfourchez donc en pied ma solitude monseigneur
Faite lui la braise cent fois ni sentiment,
Au feu de cendres ravagées,

Je vous promets mon mal amant,
Mon corps jouira l'insolence,

Je vous accable mon pauvre idiot,
Mais au plus profond de ma terrible verité,
Je modèle mon trône d'ironie,

Et oui mon âne fini,
Quand votre nuit m'aura dénudée,
Ma conscience se fera la reine de l'absurdité

Car demain,
Mon cœur criera au viol à pleurer dans mes mains...