Marie est une pute (Marquis X - Mademoiselle H)

Marie est une pute

Sur l’autel du purgatoire
Assise, cuisses écartées
Attendant quelques coups de reins
Impatiemment.
Parce que Dieu est impuissant
La nuit elle offre à ses saints
Quelques miettes de ses seins.

Marie est une pute

Un sang séropositif
Souille ses lèvres provocantes
Et le sperme de la haine
Germe le long de sa gorge
Se mêlant à la moisissure
Ballet vagissant,
Orgie fatale de vie grouillante
Effervescence mortifère.

Marie est une pute

Elle jouit, sans entrave, les préceptes
Et, camée, elle vomit la bible
Elle crache l’amour le mêle à la morve
Tandis que St. Pierre la déchire de l’intérieur
Il la tourne, la retourne, la détourne
Ses doigts sont fils, il la bouscule
L’entrechoque, l’esquinte, et
Sème son absolution sur ses seins.

Marie est une pute

Assoiffée d’un désir obèse
Elle implore l’Esprit Malsain
Qu’il déverse une énième Pentecôte
En ses entrailles inassouvies
Et, flagellée de son orgasme,
Se pâme au rythme de la croix
Entre ses jambes incestueuses

Marie est une pute

Dans son corps souillé de luxure
Elle s’euthanasie au son de ses soupirs
Qui résonnent jusqu’au fond de son corps
Parfois, la bouche pleine, elle gémit
Et laisse entrevoir une lueur sombre
Qui s’échappe de cette luxuriante fissure
Laissée par tant de souffrance
Laissée par tant de plaisirs

Marie est une pute

Elle crache sa virginité noire,
Se déchirant l’esprit d’encens
Elle vomit son rire dément
Sur l’immaculé parvis
Exhibant sa chair flasque
A cheval sur un cierge
Et l’écume lépreuse qu’elle bave
Exhale des relents de mort…

Marquis X - Mademoiselle H, le 23 décembre 2006